Je n’en suis qu’au stade fantasmatique
Et celui de l’imagination
Mais rien n’est vraiment utopique
Avec tous ces beaux outils de création
Même si les détails sont trop uniques
Et que personne n’apprécie la reliure
J’oublierai d’être surmoïque
Et contemplerai ma vraie nature
Ma connaissance et ma technique
Pour assouvir mon plus grand désir
Des lames, du fil et puis un pic
Pour me confectionner ton sourire
Je te ferai belle et angélique
Et finement truffée de noirceur
Un charme liquoreusement stoïque
Pour en faire palpiter mon coeur
Je peux créer le monde réel
Je garderai toujours l’oeil ouvert
Tout près du tapis roulant
Quand leur attention sera précaire
À moi les morceaux intéressants
Sans qu’ils me voient, je jetterai au broyeur
Tout ce qui déroge de mes critères
Je ne garderai que le meilleur
Mais j’aurai peut-être certains détails à parfaire
J’accumulerai tel un collectionneur
Tout ce qu’il faut pour cette femme-courtepointe
Celle qui supprimera mes peurs
Celle que je mettrai enceinte
Tu me feras l’effet de l’absinthe
Mais tu persisteras à mon réveil
Tu solutionneras mon labyrinthe
Il sera réel ton souffle à l’oreille