1. |
||||
Tout à fait inutile que je me présente
Je vous envahis, je vous assaille, je vous hante
J’ai creusé dans tous les bonheurs, un gouffre sans fond
Que je remplis à coup de vente
J’ai bâti mon empire avec des cartes
Avec ma face sur des millions de pancartes
J’ai marqué ma marque dans la tête du monde au fer rouge
Puis je prends leur part de la tarte
Je n’en ai rien à foutre si l’argent pousse dans les armes
S’il faut que je l’arrose avec du sang puis des larmes
Je vends des instruments aux grands orchestres de la mort
Quel symphonique vacarme!
Je n’ai pas de remords à voir des pauvres en hardes
Quand pour deux cents leurs cartes de «punch» se poignardent
J’ai longtemps flagellé les reins des esclaves
Mais là, c’est le cerveau que je darde
Pour mettre de la vaisselle en or sur ma nappe
Je n’ai pas de scrupule à massacrer la map’ « EEUUUU »
J’ai enrôlé la race entière dans ma galère
Il n’y a personne qui y échappe
Vous payez cher pour que je resserre vos sangles
Vous nourrissez la main qui vous étrangle
Je pousse entre vos deux oreilles comme un champignon
Comme des vers dans de la viande
|
||||
2. |
||||
J'ai rendez-vous à toutes les nuits
Avec une fée verte dans un monde inédit
Quand elle s'écoule de son amphore
Elle transmute le sucre en millions de métaphores
J'ai rendez-vous aux douze coups de minuit
Avec le dragon qui parcourt mon esprit
Des nuages de Chine composent le décor
Où je poursuis la bête jusqu'aux lueurs de l'aurore
J'ai rendez-vous quand la lune est pleine
Avec les sirènes qui pullulent dans mes veines
Mais mon navire s'échoue sur les récifs du fjord
Quand un mal de crâne me « garoche » dans mon corps
Toute la journée j'ai frette pis j'ai faim
Mon seul moyen de survivre c'est de voler du pain
J'embrume mon âme de vapeur toxique
Pour engourdir ma souffrance épique
Pis parvenir à m'endormir
m'évanouir
Mais fuir toute la crasse qui tapisse la surface du globe
M'envoler creux dans un monde où l'argent ne sert à rien
Où tout le monde est heureux pis se tiennent tous par la main
Faut que je m'assomme parce que
J'ai rendez-vous comme à toutes les nuits
Dans un monde où le vert colore le moindre gris
C'est un monde magique en harmonie
Avec des beaux papillons
Qui sortent des canons des fusils
Où que les fleurs poussent sur les champs de bataille
Comme un immense tapis d'anarchie
Donnez-moi n'importe quelle pilule
Pour que je reste endormi toute ma vie
Flambe la cuillère, avant minuit
Que j'injecte l'écume du rêve dans mon ennui
|
||||
3. |
||||
Ouvrez vos cœurs assombris
Faites sourire vos dents jaunies
Rengainez votre rancune, car
Certains ont plus d'infortune
Bientôt nos noms inconnus
Gravés sur une étoile dans la rue
Sous les feux des projecteurs
Dans toute notre splendeur
On mérite la gloire!!
On devrait avoir…
La une de tous les journaux
De l’argent qui coule à flots
10 voitures, 13 maisons
Ah non 20; un chiffre plus rond
Naviguer partout dans le monde
Les auditoriums se bondent
Les admirateurs s’effondrent
rien qu’à voir nos ombres
Des bouquets de fleurs par milliers
Partout où on va chanter
Un tapis rouge sous nos souliers
Partout où on met les pieds
Ma face dans toutes les revues
Ma musique qui inonde les vues
Mon nom dans les dictionnaires
Dans les livres d’histoires
|
||||
4. |
Entrez Monsieur!
02:35
|
|||
Entrez Monsieur! Entrez!
Prenez donc un siège
Que l’on vous assiège
À coup de rimes
Soyez épatés
Par nos qualités
De mimes
Oyez la musique
Cet art héroïque
Qui vous déchire le cœur
Mais entrez voyons entrez!
Prenez donc une place
Que l’on vous terrasse
À coup de farces
Soyez hilaré
Par moi-même et mes
Comparses
Et laissez jaillir vos sanglots de saphir quand le héro se meurt
Toutes ces années
Sans aucune filée devant l'entrée
Sans aucun billet déchiré
Sans aucune trace de chaussure d'imprégnée dans les allées JAMAIS!
Toutes ces années sans succès
Vous ont donné l’aimable exclusivité
D’être le premier des premiers à
Entrer. Monsieur entrez!
Assoyez vous donc
Que l’on vous raconte d’étranges fables
Demeurez muet
Face à ce ballet macabre
Face au «ballerin»
Un peu cabotin
Qui vous bâillonne de stupeur
|
||||
5. |
||||
Vous voulez tout posséder sans donner un seul denier
Vous allez payer cher la faim dans nos entrailles rongées
Vous boirez le philtre de Morphée
Vous laisserez le sommeil vous gagner
Nous immobiliserons tous vos corps
Vous ouvrirez vos yeux effrayés pour vivre le pire de vos cauchemars
Vous voulez que les hommes rampent jusqu'à vos honorables pieds
Vous allez payer cher les trous béants dans nos souliers
Vous boirez le philtre de Morphée
Vous laisserez le sommeil vous fronder
Nous empoterons toutes vos langues de porcs
Vous allez nettoyer nos planchers avec vos bagues et vos chaines en or
-M. CAMÉLIUS!!!
CONCOQUETEZ MOI LE PUISSANT DES SOMNIFÈRES. QUE CES GROS COCHONS NE SE RÉVEILLENT PAS AVANT, DISONS, 12 HEURES.
Vous boirez le philtre de Morphée
Vous laisserez ses charmes vous assommer
Nous vous présenterons les trois ténors
Dont vous applaudirez les chefs d’œuvres jusqu'à ce que vous soyez tous morts
|
||||
6. |
Le Festin
02:50
|
|||
Régalez-vous! Délectez-vous!
Jusqu'à n’en plus croire votre goût
Le monde entier est un festin
Bouffez tout jusqu’à temps qu’il ne reste plus rien
Régalez-vous! Délectez vous
Atteignez votre poids mange-tout
Faites couler le sang, faites-en du boudin
Il n’y a rien de meilleur pour assouvir sa faim
Empiffrez-vous! Gloutonnez vous!
Tendez-vous la peau des bajoues
À Rome, on fait comme les romains
Bourrez-vous la face avec vos deux mains
Empiffrez-vous, gloutonnez-vous
Faites-vous reluire le gras du cou
Il n’y a rien de trop beau, il n’y a rien de trop plein
C’est un signe de noblesse de faire de l’embonpoint
C’est tellement triste
Que ça existe
Des gens qui survivent à peine
C’est tellement triste, mais on s’en christ
Ça ne nous fait pas un pli sur la bedaine
Farcissez-vous, surgoinfrez-vous
Sentez votre panse qui se découd
Engorgez votre foie, égorgez vos reins
Jouissez des fissures dans vos intestins!
C’est tellement triste
Que ça existe
Des gens qui survivent à peine
C’est tellement triste mais on s’en christ
Ça ne nous fait pas un pli sur la bedaine
Éclatez-vous! Explosez vous!
Foutez vous complètement du coût
C’est le peuple qui paye, laissez leur rien
Qu’y lichent dont tous le plancher comme des chiens
Éclatez-nous, Explosez-nous
Nos cadavres feront du bon ragoût
Finissez gros, finissez bien
Il n’y aura pas de dessert pour clôturer le festin!
|
||||
7. |
||||
Transporter, Transporter
Les carcasses ronflantes
De la race rapace de la finance
De manière efficace
Sans être vu ni connu du personnel de la place
Et les empiler dans la carriole avec sang de glace
Sans laisser de trace
Transporter, transporter
Les ventrus poilus luisants et vils dans la ville
À l'abri des regards perspicaces et hostile
Sillonner des ruelles aussi sombres que l'huile
Et être aussi prudent que si nous marchions sur un fil
Jusqu'au théâtre qui sera leur asile
Ligoter, ligoter
Les gros portefeuilles sociopathes à deux pattes
Dans une position parfaitement adéquate
Où applaudir est le seul mouvement que ces ploutocrate
Peuvent accomplir
Nos rates se dilatent
Que jamais ils ne se détachent ni se grattent
|
||||
8. |
Échec et Mat
05:22
|
|||
On y a peut-être été un peu fort
De tous vous ramener quasiment mort
Mais c'est que l'auditoire est rare
Au théâtre Tintamarre
C'est tordant de vous voir attachés
C'est tordant de vous voir ligotés
C'est tordant de vous voir tordus à nous écouter
Enchaînés dans vos costards
Vous allez avaler notre art
Vous ne pourrez pas partir
Rien qu'applaudir
On garde vos paupières écartées
Avec de la broche en métal rouillée
Vous allez voir,tout voir sans jamais cligner
On vous ferme la gueule avec du «tape» gris
On ne veut pas avoir votre avis
C’est à votre tour de porter le bâillon
Bande de gros cochons
C'est tordant de friper vos cravates
C'est tordant de vous mettre échec et mat
|
||||
9. |
Que Faire?
03:23
|
|||
Qu'allons nous faire de nos captifs?
Mais que faire? Mais que faire?
Les libérer d'entre nos griffes?
Mais que faire? Mais que faire?
D'un seul procès ils nous passeraient
Sangles et gilets
Pesants boulets
Corde au cou. Mais...
Qu'allons nous faire de nos captifs
Mais que faire mais que faire?
Les incinérer morts ou vifs?
Mais que faire mais que faire?
Leur disparition éveillerait les soupçons
La suspicion
Puis la prison, mais
Qu'allons nous faire de l'auditoire?
Mais que faire? Mais que faire?
Faudrait effacer leur mémoire
Mais que faire?
Faites-le taire on ne s'entend plus réfléchir
Il faut frapper d'amnésie
Leur crâne bien dégarni....OUI!
Comment supprimer leurs souvenirs?
Frappons leur crâne à coups de marteau
Comment faire pour les abasourdir?
Serrons leurs crânes dans un étau
Non! Soyons plus scientifique!
Perçons leurs crânes au vilebrequin
Non ne laissons aucune trace sadique
Grillons leurs crânes dans un...dans un grille-pain
Non! Modifions leurs petites cervelles
D'un minutieux trait de scalpel
Que les soudures de la peau soit belle
Qu'aucun d'entre eux ne s'en rappelle
Fabriquons-nous de beaux Zombies
Sous notre emprise, à notre merci
Mettons en marche la machinerie
Point d'autre issue que la ....Lobotomie
Oui! La Lobotomie!
|
Jardin Mécanique Montreal, Québec
Opera Rock post-apocalyptique, théâtral et steampunk!!!
Streaming and Download help
If you like Jardin Mécanique, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp