1. |
Chirurgie artisanale
08:58
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Oh ces larmes! Douce douleur!
Une fausse alarme! Un leurre!
Un état compensatoire
Pour un constat bien notoire
Dehors, tout est si noir
De mort, de désespoir
Mais n’ayez crainte
Cessez vos pleurs!
Leur empreinte
Se meurt
Et vous qui semblez sourire
Ne devriez-vous pas plutôt trembler, pâlir?
Vous pensez résister
Même un jour peut-être vous enfuir?
Préparez vengeance, offense, évasion à loisir!
Vous n’en ferez rien!
Ne sortirez pas intelligents d’ici!
-Scalpel!
-Voici!
-Forceps!
-Voilà!
-Pelle à tarte!
-Euhhh hein?
-On coupe ici!
-Faites gaffe!
-On sert là!
-C’est délicat!
-Et on aplatit
-non pas comme ça! Il pourrait perdre la vue!
-Laissez-le-moi!
Laissez-nous engourdir, endormir et
Supprimer, soulager, simplifier
Votre raison! C’est beaucoup trop compliqué!
Délivrez-vous du joug de vos peurs et vos pleurs!
Soyez libérés!
Oh ce frisson qui vous étreint,
Un vil poison bien mesquin
Qui de sueurs froides et acides
Tâche votre humeur placide
Paranoïa lucide
Terrible et limpide
Mais n’ayez crainte
Taisez vos peurs
Leur empreinte se meurt
Et vous, pauvre malheureux
Que vois-je? Serait-ce une attitude de défi?
Qui orne vos petits yeux porcins et vos bajoues bouffies?
Croyez-vous vraiment être en position? J’en suis vexé!
Il me tarde de taire cette insubordination!
-Étau
-Voici
-Scie ronde!
-Euh... oui?
-Grille-pain!
-Mais qu’est-ce que...que...non, mais pas comme ça voyons… Mais attention, vous allez me le bousiller! Arrêtez! Il est tout vert, il ne respire même plus! C’est à moi!
Laisser nous engourdir, endormir et
Supprimer, soulager, se méfier
Votre raison! C’est beaucoup trop compliqué!
Délivrez-vous du joug de vos peurs et vos pleurs!
Soyez libérés!
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2. |
Le manège transorbital
04:43
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Souvenir d’isolement de sarraus abusant
De force des camisoles
D’un asile sans témoin
Où l’on enfonçait
À l’aide d’un maillet
Un orbitoclaste
Un vulgaire pic à glace
Disposons-les! Alignons-les!
Un regard absent
Dépourvu de paupière
Pour atteindre la substance
Blancheur préfrontalière
Préparons-les! Disséquons-les!
Coupant le signal des neurones et des fibres
Altérant le jugement et les comportements
Opérons-les! Contrôlons-les!
Évitons le gaspille de disciples potentiels
Remplaçons le stratège
Inventons un manège
Construisons une centrale de trépanation
Munie d’une douche d’électrocution
Une volée d’harnachés dans une transe orbitale
N’auront d’autre choix qu’aimer nos chefs-d’œuvre intouchables
Par ces pics au niveau de leurs regards percés
Nous contrôlerons sitôt leurs pensées, leurs idées
Produisons-les! Usinons-les!
Sans anesthésique ni désinfectant
Offrons-leur un voyage sans aucun précédent
Sanglons leurs sanglots sur le grand convoyeur
La lobotomie inhibera leurs peurs
Disposons nos sujets sur le plus beau manège
Attachons leurs poignets, mettons-les à notre aise
Les bâillons et harnais tels tenons et mortaises
Immobilisons-les n’abîmons pas trop leur chair
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3. |
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4. |
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Chargez le charbon dans les chaudières
Montez la pression, lancez la vapeur
Réglez les cadrans dans les portières
Huilez les chaînes, activez les moteurs
Admirez la magie, la féérie
De l’usine de lobotomie
Trimez! Mettez-y du nerf.
Que le bruit des machines s’arrête à la lueur…
On ouvre le crâne
Pour voir la cervelle de ce banquier infâme
Avocat du diable
Prépare-toi à subir le pire des miracles
Le tapis roulant roule et…
Courte incision
Dans le cortex de ce président bidon
Abolition
De toutes les formes possibles et impossibles
D’interrogations
La torche en flamme
Pour bien calciner les neurones qui réclament
Branchez les câbles
Pour bien recharger les tourments qui accablent
Le tapis roulant roule...
Corrosion
Des connexions qui servent à la déduction
Télévision
Pour bien nettoyer le cerveau en question
Sans aucun soupçon !
Chargez le charbon dans les chaudières
Montez la pression, maintenez la vapeur
Réglez les cadrans dans les portières
Huilez les chaînes, surveillez les moteurs
Admirez la magie, la féérie
De l’usine de lobotomie
Trimez! Mettez-y du nerf.
Que le bruit des machines s’arrête à la lueur…
Quelques gouttes de fluor
Pour s’assurer que la volonté se détériore
C’est tout un art
De faire des moutons avec des rats pis des porcs
Le tapis roulant roule...
Répétition
Des suggestions qui induisent la soumission
Télévision
Pour bien saboter le cerveau en question
Sans aucun soupçon
Plus charbon dans les chaudières
Fermez la pression, stoppez la vapeur
Laissez les cadrans dans les portières
Laissez les chaînes, éteignez les moteurs
Regardez s’épuisez les pantins
Regardez-les croire au fruit de leur labeur
Regardez travailler ces vauriens
C’est maintenant leur tour de sueur pendant des heures
Admirez la magie, la féérie
De l’usine de lobotomie
LAlalalalalalalala
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5. |
Répétez après moi
02:51
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Comme vous êtes un bon public
Que d’ovations pléthoriques
Cette petite chirurgie
Vous rendu fanatiques
Pour un dressage adéquat
Répétez après moi!
Que c’est une attraction magique
Une prestation sans failles! (Bis)
Ou le comique et le tragique se livrent une bataille
C’est un divertissement unique, un chef-d’œuvre, une trouvaille! (Bis)
Vous voulez qu’on joue cette musique au jour de vos funérailles!
Si vous n’appréciez pas
Ce que vos yeux y voient
Nous vous les arracherons
Sans compassion
Sans hésitation
Si vous êtes trop tendre
Pour ce que vos oreilles entendent
Nous les taillerons et vous les ferons avaler comme du jambon
La poésie et la musique tissent une toile sans mailles (Bis)
C’est une fiction historique d’envergure et de taille
Et tous ces fous-rires qui vous piquent, ces larmes qui vous tenaillent (Bis)
Font sur votre cœur prosaïque des baumes et des entailles
Si vous n’acclamez pas
Si vous n’applaudissez pas
Nous trancherons vos mains
Et les mettrons dans un grille-pain
Si cette œuvre de grand goût
N’est pas assez bonne pour vous
Nous trouverons bien d’autres façons
De vous faire changer d’opinion
Reste-t-il aucun souvenir de votre fastueuse existence?
Allez maintenant tous quérir ce public qui se meurt de nous entendre!
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6. |
Dans nos pièges
05:27
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La vengeance est un plat qui se dévore bouillant
Un goût réconfortant quand j’y plante les dents
Si le monde a voulu faire de moi un méchant
Je ne suis que le fruit de son cruel acharnement
Dans chaque lobe pariétal, j’aperçois le curé
Et dans l’occipital, les moines et les frères
Qui à l’orphelinat m’ont sans cesse torturé
Et ont gravé ces plaies derrière mes paupières
Chaque soir vient s'asseoir la chair fraîche sur nos sièges
Qui crie au désespoir à la vue du manège
Et quand la nuit est morte
S’échappent de nos portes
De nouvelles cohortes qui conduisent les proies
Dans nos pièges
Admirez votre fils mon cher et défunt père
Je suis l’enfant prodige que demandaient vos prières
Et le talent qui dans mes nobles veines coule
N’est-il pas une sculpture plus parfaite que son moule
Me voilà plus fameux que vous ne l’avez été
Vos arabesques légendaires sont chose du passé
Sachez que je salue votre célébrité
Mais je suis le plus grand danseur que la terre ait porté
Chaque soir vient s'asseoir la chair fraîche sur nos sièges
Qui crie au désespoir à la vue du manège
Et quand la nuit est morte
S’échappent de nos portes
De nouvelles cohortes qui conduisent les proies
Dans nos pièges
Prends pitié de moi ô divine splendeur
J’implore ta clémence et ta patience céleste
Moi qui suis le tailleur de ton spectre enchanteur
Je travaille jour et nuit à rassembler les pièces
De ce corps sans défaut qui accueillera ton âme
Tes entrailles sont des fruits que sans repos je cueille
J’ai profané des tombes et fouillé des cercueils
Mais seulement les vivants ont la fraîcheur que tu réclames
Chaque soir vient s'asseoir la chair fraîche sur nos sièges
Qui crie au désespoir à la vue du manège
Et quand la nuit est morte
S’échappent de nos portes
De nouvelles cohortes qui conduisent les proies
Dans nos pièges
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7. |
Femme-courtepointe
04:05
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Je n’en suis qu’au stade fantasmatique
Et celui de l’imagination
Mais rien n’est vraiment utopique
Avec tous ces beaux outils de création
Même si les détails sont trop uniques
Et que personne n’apprécie la reliure
J’oublierai d’être surmoïque
Et contemplerai ma vraie nature
Ma connaissance et ma technique
Pour assouvir mon plus grand désir
Des lames, du fil et puis un pic
Pour me confectionner ton sourire
Je te ferai belle et angélique
Et finement truffée de noirceur
Un charme liquoreusement stoïque
Pour en faire palpiter mon coeur
Je peux créer le monde réel
Je garderai toujours l’oeil ouvert
Tout près du tapis roulant
Quand leur attention sera précaire
À moi les morceaux intéressants
Sans qu’ils me voient, je jetterai au broyeur
Tout ce qui déroge de mes critères
Je ne garderai que le meilleur
Mais j’aurai peut-être certains détails à parfaire
J’accumulerai tel un collectionneur
Tout ce qu’il faut pour cette femme-courtepointe
Celle qui supprimera mes peurs
Celle que je mettrai enceinte
Tu me feras l’effet de l’absinthe
Mais tu persisteras à mon réveil
Tu solutionneras mon labyrinthe
Il sera réel ton souffle à l’oreille
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8. |
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9. |
Le travail commence
01:25
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10. |
Miroir Miroir
02:33
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Qui a pour paupières des ailes de Pégase
Qui battent sur ces iris de topaze
Et des cheveux légers comme un gaz
Pour lesquels le coeur des vivants s’embrase
Et tombe en extase
Miroir, miroir en bois d’ébène orné d’argent, de joyaux de péridots
Dis-moi, dis-moi qui est le plus grand, le plus beau
Même en cherchant à la ronde dans tout ce vaste monde
Pas un Dieu pas même un mortel
Qui a ces lèvres rouge rubis
Et chante tel un rossignol la nuit
Qui a ce corps gracile comme un cygne
Et danse tel qu’aucun escarpin n’est digne
D’emboîter le pas d’un derby si luisant
D’un pied si élégant
Miroir, miroir en bois d’ébène orné d’argent, de joyaux de péridots
Dis-moi, dis-moi qui est le plus grand le plus beau
Cher miroir
Dis-moi quelle splendeur se cache sous ce chapeau
Approche-toi et contemple
La peau fraîche de ce temple
Majestueux, fastueux, glorieux
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11. |
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Mais quelle est cette horrible pustule
Qui pollue ce visage que tous adulent
Ce doit être un cauchemar ridicule
Réveillez-moi! Que sonne cette satanée pendule!
Non! Ça y est j’ai compris! Je suis mort!
Je suis en enfer! Mon Dieu je t’implore
Qu’on me torture, me saigne ou me brûle
Mais qu’on m’enlève cette horreur! Je capitule!
Aidez-moi! Je vous en prie, aidez-moi quelqu’un...
Miroir, miroir en bois d’ébène orné d’argent, de joyaux de péridots
Pourquoi? Pourquoi as-tu fait de moi un crapaud?
Miroir, miroir je te briserai en mille morceaux
Je me servirai de toi comme d’un couteau
Pour fuir ce corps hideux, ignoble, horrible, affreux, atroce, abject, difforme, infâme, odieux, immonde...
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12. |
L'intrus
03:15
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Il était une fois
Une misérable anomalie
Une erreur selon moi
Un monstre méprisable et sans merci
L’horreur à son chevet
Et sous son lit un monde magnifique et magique
Mais la bête s’épuisait
De se livrer une guerre épique
Il était une fois l’homme
Cet être qui jamais ne donne
Qui ne sauvera jamais personne
Qui depuis trop longtemps règne comme
Un dieu cruel et froid
Capable des pires bassesses pour aller plus loin
Or encore une fois
Le ciel en sera témoin
L’heure n’est plus au choix
Je suis contraint d’obéir aux mêmes lois
C’est vous ou c’est moi
Et jamais plus je ne serai la proie
Il était une fois l’homme
Cet être qui jamais ne donne
Qui n’a de pitié pour personne
Vous l’aurez compris mon pauvre ami
C’est dans ce sous-sol froid
Que pour la dernière fois retentiront vos cris
Et c’est d’un à la fois
Que s’imprégneront ces murs gris….
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13. |
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Imaginez!
Des chiens qui branlent la queue pour aller se faire dresser
Des poissons qui frétillent pour aller se faire pêcher
Des poulets qui s’empilent pour aller se faire déplumer
Des cochons qui s’empressent d’aller se faire charcuter
Se faire truffer
Se faire embrocher
Tout ça de leur propre gré
Imaginez!
Des accusés qui supplient de se faire condamner
Des prisonniers qui ferment eux-mêmes leurs cellules à clé
Des esclaves qui se bousculent pour aller se faire fouetter
Des clients qui paient pour se faire lobotomiser…
Imaginez!
La lobotomie complètement commercialisée
Un pays envahi par notre publicité
Où toute personne convenable se doit d’être écervelée
Où les récalcitrants se font tous déshonorer
Discréditer
Ridiculiser
Huer, Dégrader, Souiller
Imaginez!
Un pays où les encéphales sont finement coiffés
Où une cicatrice au front est une marque de fierté
Où des hordes de zombies viennent pour nous acclamer
Et ces hordes de zombies constituent notre armée…
J’ai une idée! J’ai une idée!
J’ai une idée! J’ai une idée!
J’ai une idée! J’ai une idée!
J’ai une idée! J’ai une idée!
LALALALALALALALALALALALALALALALALAL
TA GUEUUUUUUUUUUUUULE!
Pour gagner l’absolue confiance de l’homo sapiens
Pour qu’il gobe ce canular colossal, sans peine ni mal
Pour que dans de belles œillères, ses pupilles se coincent
Il nous faut notre propre journal!
Pour conquérir l’aveugle foi du bon citoyen
Pour qu’il nous sacrifie tout son pognon, sans protestation
Pour que dans nos escarcelles se jettent ses douzains
Il nous faut notre station de télévision!
Pour pouvoir sculpter l’opinion de l’humain moderne
Pour qu’il nous abandonne tout son cerveau, tout frais sur un plateau
Pour qu’autour d’un bel appât, sa mâchoire se referme
Il nous faut notre poste de radio!
En première page perpétuelle
D'horribles et sinistres nouvelles
Pétriront leurs cervelles
Ramolliront leurs zèles
Ébranleront leurs citadelles
En contrôlant leur petit écran
Nous les souderons à leurs divans
Quand leurs yeux seront béants
Nous noierons leur jugement
D'un raz-de-marée stupidifiant
Et par les ondes et les tympans
D'habiles et fourbes boniments
Attiseront l'engouement
Pour toute chose qui se vend
Lobotomie incluse évidemment!
Cher Monsieur Edwidge!
Quelle tactique habile
Moi qui vous croyais sot et complètement débile
Monsieur Augustache!
Quel curieux hasard
J'ai justement la même opinion à votre égard!
AU TRAVAAAAAAAIL!
Ça marche!
Les porcs se rendent eux-mêmes à l’abattoir
Tout le cheptel se jette dans nos mâchoires
Les crânes se vident sur tout le territoire
C’est la multiplication de l’auditoire
Nous modifions le cours de l’histoire
C’est l’abondance dans mon laboratoire
Nous gravissons l’échelle du pouvoir
Ça marche!
Tous nos désirs sont maintenant des ordres
Nous sommes la faucille, la guillotine et la corde
Nos bourses et nos coffres-forts débordent
Et de notre épopée ce n’est que l’exorde
Dans notre gamme à peine un tétracorde
Nous sommes d’abominables ogres
Qui n’avons pas encore commencé à mordre!
Ça marche!
À chaque seconde s’accroissent nos légions
Nous avons des usines dans toutes les régions
C’est une totale contagion
C’est le triomphe de la trépanation
C’est la plus auguste des usurpations
Scalpels et bistouris sont des goupillons
La lobotomie est une religion!
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Jardin Mécanique Montreal, Québec
Opera Rock post-apocalyptique, théâtral et steampunk!!!
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