La vengeance est un plat qui se dévore bouillant
Un goût réconfortant quand j’y plante les dents
Si le monde a voulu faire de moi un méchant
Je ne suis que le fruit de son cruel acharnement
Dans chaque lobe pariétal, j’aperçois le curé
Et dans l’occipital, les moines et les frères
Qui à l’orphelinat m’ont sans cesse torturé
Et ont gravé ces plaies derrière mes paupières
Chaque soir vient s'asseoir la chair fraîche sur nos sièges
Qui crie au désespoir à la vue du manège
Et quand la nuit est morte
S’échappent de nos portes
De nouvelles cohortes qui conduisent les proies
Dans nos pièges
Admirez votre fils mon cher et défunt père
Je suis l’enfant prodige que demandaient vos prières
Et le talent qui dans mes nobles veines coule
N’est-il pas une sculpture plus parfaite que son moule
Me voilà plus fameux que vous ne l’avez été
Vos arabesques légendaires sont chose du passé
Sachez que je salue votre célébrité
Mais je suis le plus grand danseur que la terre ait porté
Chaque soir vient s'asseoir la chair fraîche sur nos sièges
Qui crie au désespoir à la vue du manège
Et quand la nuit est morte
S’échappent de nos portes
De nouvelles cohortes qui conduisent les proies
Dans nos pièges
Prends pitié de moi ô divine splendeur
J’implore ta clémence et ta patience céleste
Moi qui suis le tailleur de ton spectre enchanteur
Je travaille jour et nuit à rassembler les pièces
De ce corps sans défaut qui accueillera ton âme
Tes entrailles sont des fruits que sans repos je cueille
J’ai profané des tombes et fouillé des cercueils
Mais seulement les vivants ont la fraîcheur que tu réclames
Chaque soir vient s'asseoir la chair fraîche sur nos sièges
Qui crie au désespoir à la vue du manège
Et quand la nuit est morte
S’échappent de nos portes
De nouvelles cohortes qui conduisent les proies
Dans nos pièges